Notre histoire
Par Ève 5 ans: Août 2014
Dès que j'ai été en âge de comprendre, mon grand-père Jacques me racontait que chez lui, ils étaient 10 enfants et que mes arrière-grands-parents Jean et Diane Lamoureux cultivaient la terre avec l'aide de ceux-ci dans ce que nous appelons aujourd'hui le centre-ville de Ste-Julie, il y a de cela plus de 60 ans. La maison familiale était située au 514 montée Saint-Bruno (Jules-Choquet...). Le village comptait alors moins de 1200 habitants et Jean se vantait en disant : « Nous, on nourrit le village de Sainte-Julie avec nos légumes frais. C'est pour cela qu'il s'y trouve autant de gens en santé et forts.»
Mon grand-père me racontait qu'il avait passé son enfance à rêver en regardant les deux majestueuses montagnes (Saint-Hilaire et Saint-Bruno) et à jouer à Zorro avec grand-tante Manon dans les champs de maïs sucré. Il m'expliquait aussi comment la famille vivait: les centaines de pots de confitures et les centaines de «ca-cannes de conserves» de légumes que mon arrière grand-mère Diane faisait pour nourrir la famille. Il me racontait que quand les «mon oncles/ma tantes» venaient les visiter de la ville, ils ne repartaient jamais les mains vides; leurs coffres de voitures s'emplissaient de légumes au moment des récoltes. Mes arrière grands-parents partageaient l'abondance en disant que cela leurs feraient du bien de manger des légumes frais et qu'ils passeraient un hiver sans être malades!
Maman Geneviève me racontait aussi que son grand-père de Saint-Rémi, Laurent Pinsonneault y avait cultivé des légumes toute sa vie. Alors 2 ans avant ma naissance, soit en 2007, papa Jean-Sébastien et maman ont décidé de mettre de l'avant leur projet: «Les Jardins du Grand-Côteau». Maman avait passé sa jeunesse à jouer dans les champs et à cueillir des zucchinis, tomates et haricots et m'a aussi raconté comment elle et papa se sont rencontrés et comment elle aimait la chanson du groupe Mes Aïeux: « Dégénérations», «...et tu rêves la nuit d'avoir ton petit lopin de terre». Elle m'a expliqué que de la même façon qu'on sème une graine en terre et qu'on en prend soin, on peut faire la même chose avec les idées.
C'est un peu comme cela que papa et maman, il y a huit ans, on mit en application ce que l'arrière grand-mère Isola Chaperon Williams répétait souvent, genre: « La foi transporte les montagnes, quand on veut on peut, tu récoltes tout le temps ce que tu as semé...travaille fort pour réaliser tes rêves tout en n'étant jaloux de personne...»
Papa et maman ont acheté la terre de 50 arpents, ont présenté un projet qui fut accepté par la CPTAQ, le MAPAQ et la financière agricole, ont commencé à cultiver les légumes, ont planté des pins (offerts généreusement par leurs mentors, Victor et Cécile Lecavalier, propriétaires de la ferme Le Paradis du légume de Brigham, pour constituer un brise-vent). Puis, ils ont planté des tomates, semé des navets, planté des pommiers et des poiriers… Ils on bâti la grange, la maison et une autre grange, un poulailler et ce, toujours comme dans le bon vieux temps, avec l’aide d’un oncle (Normand Lamoureux, extrêmement généreux) et de cousin Philippe Lamoureux et avec l’aide de bénévoles, des gens au cœur si grand qui n’ont pas peur d’aider sans rien attendre en retour si ce n’est que notre amour.
Alors, nous, moi, mes deux sœurs, Rose 7 mois, Jeanne 3 ans et mon frère Olivier 2 ans, qui sommes si heureux de vivre sur la terre familiale ; de voir nos poules pondre, notre coq chanter et nos deux montagnes au loin nous rappelle l’importance de prendre soin de notre nature et de la conserver pour les générations futures.
Moi, mon frère et mes sœurs sommes donc heureux de vous inviter chez nous, à notre ferme du 620 rue Principale, là où nous cultivons des légumes responsables et où même les mauvaises herbes sont respectées pour leur utilité.
Cela a pris huit ans à mes parents pour obtenir un site Web, alors dans combien de temps papa et maman pourront vivre sans avoir de dettes à outrance?
Sûrement, cela dépendra entre autre de la conscientisation de la population environnante qui se décidera peut-être à encourager l’agriculture locale et de proximité au lieu d’acheter des produits d’ailleurs lors de la belle saison. En attendant, comme it mon grand-papa Jacques « Il faut travailler : cela ne fait pas mourir ».
Je revois souvent mon arrière grand-père, en rêve, avec toute sa famille, son harmonica en bouche et son violon, heureux sur sa terre, comme nous maintenant.
Venez découvrir notre joie de vivre, nos petits secrets et nos recettes. Venez partager nos rêves et malheureusement constater qu’il y a de moins en moins d’abeilles…
Ève Lamoureux, 5 ans.